Attestée depuis au moins le XVIe siècle à Naples, la pizza a connu au XXe siècle et plus particulièrement après la Seconde Guerre mondiale une diffusion quasi universelle. Met aux racines archaïques devenu étendard de la modernité, la pizza a traversé l’histoire comme les aires géographiques et culturelles. Pourtant, cet atypique comestible transfrontalier ne signe pas l’effacement des frontières : son adoption s’accompagne toujours d’un processus de réappropriation au cours duquel elle est pétrie de traits de culture locale et s’intègre harmonieusement dans un système de règles lui préexistant. Au terme de ce processus de réappropriation auquel la malléabilité inédite de la pizza laisse prise, le mets fait à nouveau frontière pour tout autre groupe que celui qui l’a travaillé et remis en forme. La pizza est un objet culturel qui offre un exemple particulièrement intéressant de la manière dont la diversité se maintient et se renouvelle dans le flux des emprunts, et permet dans le même temps de revisiter les scénarios d’homogénéisation culturelle et culinaire, ou l’effacement des frontières qu’induirait le processus de mondialisation. Le fait est piquant, relevons le, c’est tout justement la pizza qui, plus souvent qu’à son tour, est utilisée pour témoigner de l’érosion des spécificités culturelles.
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Transformation
Articles
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Frontières alimentaires et mets transfrontaliers. La pizza, questionnement d’un paradoxe
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAY -
Cathy Derail
8 avril 2022, par Mathilde COUDRAYMOTS-CLÉS : ENTREPRISES, AGROALIMENTAIRE, TRANSPARENCE, RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE, LABELS
Les entreprises agroalimentaires ont un défi à relever face aux enjeux actuels de préservation de l’environnement, de changement climatique et de limites du modèle agro-industriel : celui de produire des aliments durables. Et face aux scandales et à l’opacité du système alimentaire régulièrement dénoncés, leur second défi est de retrouver la confiance des consommateurs.
Comment les entreprises agroalimentaires, a (...) -
Lutter contre les violences en cuisine
6 février 2023, par Mathilde COUDRAY– Plus d’informations sur l’association Bondir.e : www.bondir-e.com
– L’ouvrage "Céréales - Les recettes d’une cheffe engagée" (Flammarion, 2022)
Lire l’interview dans la revue Sésame -
De la gestion collective d’un outil de transformation
6 février 2023, par Mathilde COUDRAYPlus d’informations sur l’Association pour des abattages paysans : www.abattagespaysans.fr
Lire l’interview dans la revue Sésame -
« La fermentation du cacao pour développer ses qualités organoleptiques »
5 mars 2019, par Mathilde COUDRAYTagro GUEHI, biologiste, Université Nangui Abrogoua, Abidjan, Côte-d’Ivoire : « La fermentation du cacao pour développer ses qualités organoleptiques »
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Une histoire des eaux embouteillées
21 juin 2022, par Mathilde COUDRAY -
La biodiversité dans les industries de transformation agroalimentaire
19 février 2020, par Mathilde COUDRAYLa biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture désigne la diversité du vivant (des gènes aux écosystèmes), ainsi que la diversité des connaissances associées (les savoirs et savoir-faire traditionnels). Les rapports au monde du vivant évoluent, passant d’une conception figée de la nature à une vision plus dynamique. Menacée par les activités humaines, la biodiversité était perçue comme une somme d’éléments indépendants, à protéger, utiliser et valoriser.
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Le métissage, dynamique des gastronomies
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYLa gastronomie est une notion ambivalente, tantôt confisquée par un discours élitiste de l’« art de la bonne chère », tantôt assimilée par une culture du boire et du manger construite autour de ces pratiques. En 1826, Brillat-Savarin l’explicitait en « art de régler l’estomac ». Mêlant considérations médicales et recettes de cuisine, il transforme la gastronomie en Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante. Dès lors perçue comme le fait de « gastronomes », elle est « la connaissance raisonnée de tout ce qui se rapporte à l’homme en tant qu’il se nourrit ». Cette conception creuse le fossé qui sépare des cuisines dites populaires de celles dites gastronomiques, que l’on retrouve à la table des grands. La gastronomie, dans cette prétention des plus élitistes, est dénoncée par Jean-Louis Flandrin comme une « pseudo-science du bien-manger » issue d’une rationalisation des pratiques et des consommations alimentaires, et remet en cause les principes d’une diététique née des Lumières. Aussi, elle ne peut être comprise sans être rattachée à la construction des identités nationales tout comme elle présente des caractéristiques qui n’ont cessé d’être interrogées et mises en cause par les historiens.
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Alimentation durable : un bien partagé ?
27 janvier 2012, par ClarisseLe diagnostic de la situation alimentaire mondiale est très préoccupant : la FAO estime que deux milliards d’individus souffrent de la faim ou de carences alimentaires sévères et, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, environ un milliard de personnes seraient atteintes d’obésité.
Cette situation est aggravée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et par de nouvelles contraintes posées aux systèmes agraires : changements climatiques, spéculation financière, concurrence avec les biocarburants, etc. -
Véganisme, ferming, transhumanisme : de nouveaux fronts pour un capitalisme post-collapse ? (Nicolas Bricas)
18 mars 2020, par Mathilde COUDRAYDans un article récent publié dans The Guardian, G. Monbiot présente une technologie qu’il vient de découvrir dans un laboratoire à Helsinki. Il s’agit de la production industrielle de protéines, de lipides ou de glucides par fermentations de bactéries avec l’usage de l’hydrogène de l’eau comme source d’énergie.